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Comment construire son portefeuille d’investissement ?

L'équipe Arpagon
1/12/2023

Comment constituer un portefeuille boursier ?

Félicitations, vous avez franchi le pas ! Votre compte titres est ouvert, et maintenant, vous vous interrogez sur vos premiers investissements, vous posant de nombreuses questions. Quels titres acheter et comment les sélectionner ? Cette fiche ne prétend pas vous fournir une formule magique, mais elle vise à vous sensibiliser aux erreurs à éviter et aux questions à considérer avant de vous lancer dans toute démarche d'investissement boursier.

La première règle fondamentale est la disponibilité de l'argent investi en bourse. Quel que soit le mode de gestion ou l'horizon de placement que vous envisagez, vos économies sont soumises aux fluctuations des marchés. Ainsi, il est crucial de garder à l'esprit que la bourse suit des cycles d'expansion et de récession en fonction de l'économie. Par conséquent, il est déconseillé de placer en bourse une somme d'argent dont vous pourriez avoir besoin à court terme. En cas d'imprévu financier, vous pourriez être contraint de vendre vos actifs au pire moment pour récupérer vos liquidités.

Une fois cette règle établie et votre budget boursier défini, vous devrez répondre à quelques questions simples afin de déterminer le profil de gestion le plus adapté à votre situation.

Quel est mon profil d'investisseur ?

Quatre critères sont essentiels :

- L'horizon de placement que vous envisagez,

- Le temps que vous pouvez consacrer à votre épargne,

- Les risques que vous êtes disposé à prendre,

- Le budget que vous souhaitez allouer à vos investissements.

1. L’horizon de placement

Lorsqu'on s'aventure sur le terrain des investissements, définir l'horizon de placement se révèle être une étape cruciale. Concrètement, il s'agit de déterminer la durée moyenne pendant laquelle vous souhaitez maintenir vos investissements. Ce choix stratégique varie considérablement d'un investisseur à l'autre, chacun adoptant une approche en fonction de ses objectifs financiers, de sa tolérance au risque et du temps qu'il peut consacrer à la gestion de ses actifs.

Certains, souvent qualifiés de day traders, privilégieront des allers-retours rapides en quelques heures ou quelques jours. Pour eux, l'investissement devient presque un métier à plein temps, nécessitant une surveillance constante des marchés. Cependant, cette approche s'accompagne d'un niveau de risque élevé, comme en témoignent des statistiques américaines indiquant que plus de 90% des day traders enregistrent des pertes.

À l'inverse, d'autres adopteront une vision plus patrimoniale, s'inscrivant dans une perspective à plus long terme, souvent sur 10 ou 15 ans. Dans ce contexte, la bourse émerge comme le placement offrant la plus grande rentabilité, à condition que le portefeuille soit diversifié de manière judicieuse.

Le lien entre la durée de l'investissement et le risque est direct : plus l'horizon est court, plus le risque de perte est important. En revanche, sur un horizon de moyen terme (2 à 5 ans) ou de long terme (plus de 5 ans), les performances potentielles de la bourse deviennent attractives. La diversification du portefeuille devient alors une règle d'or pour atténuer les fluctuations inhérentes aux marchés.

Un regard sur la courbe du CAC 40 depuis son origine en janvier 1988, partant de 1000 points, permet de saisir la nature cyclique des marchés boursiers. Les périodes de fortes croissances, comme celles de 1996 à 2000 et de 2003 à 2007, alternent avec des phases de récession marquées, telles que celles de 2000 à 2003 et de 2007-2008. Cette observation souligne l'importance de la surveillance constante du portefeuille pour maximiser les opportunités et minimiser les risques associés aux cycles boursiers.

Enfin, le maintien d'actions à moyen ou long terme dans un portefeuille présente des avantages notables. Outre la recherche de plus-values, cela génère un revenu régulier grâce aux dividendes. Il s'agit d'une approche plus holistique, dépassant la simple recherche de gains ponctuels, comme le souligne le fait que le CAC 40, calculé hors dividendes, affiche une performance bien plus élevée lorsqu'on intègre ces revenus récurrents sur une longue période.

2. Le temps

Dans l'univers complexe de l'investissement boursier, le temps se profile comme une ressource précieuse, à la fois nécessaire et source de plaisir intellectuel. La gestion autonome d'un portefeuille demande une disponibilité conséquente, mais elle offre également une expérience intellectuelle enrichissante.

L'investissement en bourse n'est pas simplement une question de capitaux, mais aussi de temps. Au-delà de la maîtrise des mécanismes boursiers, la recherche d'informations, la sélection d'investissements et la surveillance des valeurs nécessitent une attention constante. L'investisseur doit se poser la question cruciale de la disponibilité qu'il est prêt à consacrer à son portefeuille.

À cet égard, la relation entre l'horizon de placement et la disponibilité est directe : plus l'horizon est court, plus la disponibilité requise est importante. Un day trader, cherchant à tirer profit des fluctuations intra-journalières, peut se retrouver collé à son écran pendant des heures. En revanche, un investisseur adoptant une approche à moyen terme peut effectuer des revues rapides de son portefeuille en quelques minutes par jour.

Si le temps dont vous disposez pour gérer votre portefeuille est limité, une solution pragmatique, et souvent plus sécurisée, consiste à recourir à des produits de placement collectif tels que les SICAV ou les FCP. Ces instruments d'investissement sont gérés par des professionnels qui réalisent les arbitrages au sein de ces produits. Ainsi, vous êtes déchargé du suivi minutieux des valeurs, des transactions, et autres aspects opérationnels.

Pour ceux qui souhaitent concilier les avantages de l'investissement boursier avec des contraintes de temps, explorer les OPCVM peut être une option judicieuse. Ces produits offrent la possibilité de participer au marché financier tout en bénéficiant d'une gestion professionnelle adaptée à des emplois du temps chargés. Vous trouverez des informations détaillées sur les OPCVM dans la fiche dédiée, offrant un aperçu approfondi de ces solutions de placement.

3. L’aversion au risque

Dans l'arène complexe de l'investissement boursier, la question cruciale de l'aversion au risque est une considération incontournable. Comprendre avec précision sa tolérance personnelle au risque revêt une importance capitale, car, même avec des stratégies d'atténuation en place, le risque demeure un compagnon inévitable dans le monde financier.

La diversification de son portefeuille, comme mentionné précédemment, s'affirme comme une tactique essentielle pour réduire le risque. De même, une perspective de placement à moyen ou long terme offre une résilience appréciable face aux volatilités conjoncturelles. Cependant, il est impératif de reconnaître que le niveau de risque est intrinsèquement lié aux actifs financiers dans lesquels vous choisissez d'investir. En d'autres termes, le risque est proportionnel à l'espérance de gain.

Il est primordial de ne pas succomber à l'illusion de produits soi-disant sans risque, mais proposant des rendements extraordinaires. En finance, il est bien établi que toute quête de rendement élevé s'accompagne inévitablement d'un niveau de risque substantiel, et réciproquement. Le graphique ci-contre, qui classe différentes classes d'actifs selon leur couple "risque/rentabilité", souligne cette dynamique complexe. Les SICAV monétaires, par exemple, offrent un risque quasi nul mais avec un rendement limité. À l'inverse, les produits dérivés, bien que présentant un risque élevé, portent un potentiel de rémunération important.

En outre, il convient d'aborder avec prudence l'utilisation de l'effet de levier, en particulier sur les valeurs du SRD. L'effet de levier, permettant d'acheter plus d'actions que les liquidités disponibles, peut entraîner des pertes rapides en l'absence d'une compréhension approfondie de ce mécanisme. Pour les investisseurs novices, il est souvent recommandé d'éviter le levier et de privilégier les investissements au comptant. Cette approche permet une assimilation graduelle des mécanismes du marché sans exposer prématurément l'investisseur à la pression du crédit, un facteur que les marchés financiers ne tolèrent que peu.

4. La taille du portefeuille

L'ampleur du portefeuille dans le cadre de l'investissement en bourse émerge comme un élément fondamental, dictant non seulement les opportunités de rendement, mais également la sophistication de la gestion des investissements. La valeur disponible pour les investissements est un paramètre pivot qui influence de manière significative le succès global d'une stratégie boursière.

La gestion d'un portefeuille dont la valeur est inférieure à 2 000 euros se présente comme une tâche ardue et finalement peu lucrative. Les frais de transaction, omniprésents dans les opérations boursières, ont la fâcheuse tendance à dévorer rapidement les gains, laissant peu de marge pour une croissance substantielle. De plus, le risque devient préoccupant dans la mesure où la diversification, pilier de la gestion prudente d'un portefeuille, devient une mission complexe avec un capital limité.

La diversification, clé de voûte de toute stratégie d'investissement, se positionne comme l'outil principal pour atténuer les risques. Un portefeuille bien diversifié, constitué de titres provenant de secteurs d'activité différents, permet d'atténuer les fluctuations inhérentes à chaque titre. Cependant, il est impératif que cette diversification ne soit pas superficielle. Il faut veiller à ce que les titres détenus ne soient pas fortement corrélés entre eux, évitant ainsi une exposition excessive à certains secteurs.

Bien qu'il soit déconseillé de diversifier à outrance, particulièrement pour des portefeuilles de taille modeste, investir dans 5 à 10 valeurs différentes peut considérablement réduire les risques. Pour des portefeuilles plus conséquents, dépassant les 50 000 euros, envisager une diversification par type d'actifs (actions, obligations) et par zone géographique (Europe, Asie) représente une stratégie avancée. Cette approche élargie constitue une défense supplémentaire contre les fluctuations spécifiques à un secteur ou à une région donnée, renforçant ainsi la robustesse de l'ensemble du portefeuille face aux aléas du marché financier.

Connaissez-vous quelques types de profil investisseur ?

Voilà un exemple de profils investisseur auxquels vous pourriez vous identifier :

1. Étudiant ou jeune actif

De 2 000 à 7 500 euros

C'est la période où l'on s'initie aux premières opérations boursières, explorant les divers produits financiers avec une prudence marquée envers le risque. Vous prendrez en main la gestion directe de votre portefeuille, souvent axée sur un horizon à court terme (la semaine), en prenant des positions sur des actions, voire quelques warrants. L'utilisation de l'effet de levier restera modérée, ne dépassant pas un coefficient de 2.

2. Le cadre dynamique ou l'actif confirmé

De 7 500 à 45 000 euros

Grâce à votre compréhension approfondie des marchés et des entreprises, vous êtes en mesure de gérer de manière autonome votre portefeuille en élaborant votre propre stratégie. Vous divisez votre portefeuille en deux segments distincts : l'un axé sur la sécurité (obligations, SICAV), et l'autre où vous prendrez des positions sur des actions françaises voire étrangères, ainsi que quelques produits dérivés tels que les warrants.

3. Le senior

De 30 000 euros à plus

Vous avez le temps nécessaire pour prendre en charge la gestion de votre portefeuille, privilégiant la sécurité et un revenu régulier comme vos objectifs principaux. Vous opterez pour une diversification de vos placements, incluant des produits à moyen terme tels que les SICAV "équilibrées", des actions à rendement élevé (sociétés immobilières), ainsi que quelques "blue chips" (1) du marché, sans recourir à l'effet de levier, bien entendu. Dans une perspective de planification successorale, n'oubliez pas d'accorder de l'importance aux produits d'assurance vie.

4. Le trader

A partir de 7 500 euros

Votre unique but est de maximiser les plus-values, peu importe le niveau de risque. Vous avez un horizon d'investissement très court. En ce qui concerne les actions, vous adopterez systématiquement des positions avec un effet de levier significatif. Pour parier sur les indices, les devises, etc., vous utiliserez des warrants voire des contrats à terme. Votre approche d'analyse des titres sera principalement basée sur l'analyse technique.

Suivez-vous bien certaines règles de prudence ?

Pour finir, gardez constamment en tête les quelques mesures de sécurité énumérées ci-dessous, particulièrement si vous visez simplement à effectuer un placement en minimisant les risques, plutôt que pour les spéculateurs.

Soyez extrêmement prudent avec l'effet de levier : le mécanisme du SRD, qui permet l'achat de titres sans la disponibilité financière nécessaire, présente des dangers. Il amplifie les pertes en cas de baisse des marchés. Dans la mesure du possible, évitez son utilisation lors de vos investissements.

Diversifiez vos investissements : assurez-vous d'avoir un minimum de 3 ou 4 lignes d'actions. Évitez de concentrer l'ensemble de votre épargne sur un seul titre, que ce soit en raison d'une forte baisse de cours ou de résultats encourageants.

Apprenez à vendre à perte : un principe boursier souligne qu'il vaut mieux "se couper la main que le bras". En d'autres termes, soyez prêt à vendre une action si elle ne se comporte pas comme prévu, avant que la situation ne tourne au désastre. Les investisseurs qui ont acquis des actions Eurotunnel il y a quelques années en sont encore témoins.

Fixez-vous des objectifs : établir des objectifs de gain ou de perte représente le meilleur moyen de contrôler vos émotions pendant un investissement. Cela vous permet de maîtriser votre rentabilité dès le départ, en décidant à l'avance du prix auquel vous vendrez vos titres ou de la perte maximale que vous êtes prêt à supporter.

Utilisez les ordres à "seuil de déclenchement" : ces ordres vous permettent de mettre en pratique les stratégies évoquées dans les deux paragraphes précédents. En plus de votre ordre d'achat, placez un ordre de vente de ce type pour garantir une perte connue à l'avance, vous dispensant ainsi de surveiller constamment l'évolution de l'action.

Évitez de doubler une position perdante : racheter des actions fortement dépréciées est une erreur de débutant à proscrire absolument de vos habitudes. Cette pratique comporte des risques très importants.

Comment Arpagon peut vous aider ?

Arpagon peut constituer un support clef dans la construction de votre portefeuille. En effet, il est nécessaire de s’appuyer sur une vue d’ensemble pour pouvoir établir un cap d’investissement et s’y tenir.

C’est notamment en établissant un inventaire de votre patrimoine qu’Arpagon vous offre une vision globale sur laquel l’appli s’appuie pour estimer votre profil rendement/risque d’une part et votre capacité d’emprunt d’autre part. En effet, Connaître son profil rendement risque permet d'aligner ses investissements avec ses objectifs financiers et sa tolérance au risque, assurant ainsi une adéquation personnalisée. Comprendre sa capacité d'emprunt détermine la taille du portefeuille que l'on peut construire, influençant la diversification et la répartition des actifs. Ces informations guident les choix d'investissement pour optimiser les rendements tout en maintenant un niveau de risque acceptable, favorisant une gestion financière prudente et durable.